La RFID automatise la détection des produits endommagés
La RFID automatise la détection des produits endommagés
Grâce à cette technologie, les colis pourront être analysés en masse pour détecter une détérioration des marchandises durant la production ou pendant le transport.
Pour les marchandises fragiles, le transport est toujours une étape délicate. Il existe des capteurs positionnés sur les colis ou les emballages des produits pour détecter un choc, un renversement, une variation de la température ou du taux d’humidité. Quand un seuil est dépassé dans la mesure de l’un de ces paramètres, le capteur change de couleur de manière définitive, pour indiquer que la marchandise est probablement endommagée. Une technologie éprouvée, mais qui nécessite de vérifier individuellement chaque produit. Et lorsqu’un client s’aperçoit que des produits sont endommagés, il est déjà trop tard pour se retourner contre le transporteur.
Utile aussi pour l’industrie
Pour éviter ces écueils, de nouveaux capteurs équipés de la technologie RFID commencent à arriver sur le marché. Cette technologie permet à une étiquette RFID de stocker des données, puis de les transmettre à un lecteur RFID par un transfert d’énergie électromagnétique. Ainsi, les colis équipés de capteurs augmentés à la RFID vont pouvoir passer sur un tapis muni d’un lecteur RFID et être contrôlés en masse pour détecter tous les produits qui pourraient être endommagés. Puisque les anomalies sont repérées immédiatement, il est plus facile pour un client final de mettre en cause le transporteur. Car le Code du commerce précise qu’en cas de produit endommagé, il faut émettre des réserves dès la livraison sur le bordereau avant de les confirmer dans les soixante-douze heures. « Cela permet d’éviter que le transporteur botte en touche quant à ses responsabilités et dise que le choc est arrivé après sa livraison sur le site du client », précise Jérôme Czap, président de Tilt-Import, un revendeur de ces solutions de contrôle.
Une technologie qui intéresse aussi les industriels sur leurs lignes de production. Ils peuvent effectuer des contrôles à divers stades de la confection des produits lorsqu’ils sont déplacés, afin de détecter une anomalie et éviter d’envoyer un article défectueux à leurs clients. Un fonctionnement qui s’applique aussi aux pièces détachées pour la fabrication des produits finaux : détecter en amont des pièces défectueuses peut éviter de paralyser toute la ligne de production, ce qui peut coûter très cher à un industriel.
Statistiques sur le taux de casse
Autre intérêt du passage à la RFID : la collecte de données. « Puisque vous savez quelles marchandises sont passées par quels transporteurs, vous allez pouvoir sortir des statistiques sur le taux de casse ou de renversement de chaque prestataire. Vous pouvez aussi vous rendre compte que certains ports de marchandises ont un plus gros taux de casse que d’autres », ajoute Jérôme Czap. Jusqu’ici cantonné à certains produits très fragiles et très chers, le contrôle de la qualité des marchandises pendant leurs déplacements devrait se généraliser chez les fabricants et leurs clients qui gèrent de grands volumes.
Le tunnel RFID, un nouvel outil de contrôle
L’utilisation des étiquettes RFID va de pair avec l’apparition sur les sites industriels et logistiques de tunnels RFID. Les produits passent sur un tapis surmonté d’une grosse boîte, le lecteur RFID, capable de lire à la volée de grandes quantités d’étiquettes RFID, sans qu’il soit nécessaire de les scanner précisément à la manière d’un code-barres. Il suffit que les produits passent sous le lecteur muni d’antennes RFID. Les informations captées par le lecteur sont affichées sur un écran de contrôle, qui permet ensuite de diriger les produits dans la chaîne logistique, par exemple pour isoler ceux qui sont endommagés. Ces données sont aussi tout de suite versées aux systèmes informatiques du site, notamment pour faciliter la gestion des stocks. Ces systèmes peuvent aussi intégrer des fonctionnalités de pesage, ou de contrôle de dimensions des produits pour vérifier leur bonne confection.
Source : Magazine LSA – N°2720 – 20 octobre 2022 par Jamal El Hassani